Exposition au musée de l'Ardenne : patrimoine du XXe siècle


Charleville-Mézières est connue pour sa place Ducale et pour son poète Rimbaud. Mais ce ne sont pas les seuls atouts dont la cité carolomacérienne peut s'enorgueillir, puisque la ville s'est vue décerner, le 25 octobre 2012, le label "Patrimoine XXe siècle" pour son bâtiment de l'hôtel de Ville de Mézières, et d'autres encore... Une exposition se tient actuellement au musée de l'Ardenne à Charleville-Mézières. Petit tour de l'exhibition et du patrimoine récompensé !


Photographies en bas de cet article !

Créé en 1999 par le Ministère de la Culture, le label "Patrimoine du XXe siècle" a pour vocation la sauvegarde et la mise en valeur des constructions urbaines sorties de terre entre 1900 et 1975. À Charleville-Mézières, ce sont cinq édifices qui se sont vus décernés le label. Ensemble, faisons un petit tour de la ville, à la rencontre de ce patrimoine reconnu !

L'hôtel de ville de Mézières

Dû aux architectes M.E. Chifflot et R. Colle, l'hôtel de ville a été reconstruit après la première Guerre mondiale. Les travaux concernant la bâtisse se sont achevés en 1930, date inscrite sur le fronton de l'édifice. Voici la description faite du bâtiment, disponible dans une brochure au téléchargement, en bas de cet article : "L’inauguration a eu lieu le 16 juillet 1933, par le Président de la République Albert Lebrun. Le bâtiment qui se réfère par ses hautes lucarnes ouvragées et ses clochetons à l’architecture des bâtiments municipaux de la fin du Moyen Âge veut montrer l’importance historique de la cité qui accueille, sur sa façade dominée par la représentation des trois figures de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, le nom et les armes des autres grandes villes des Ardennes. Une frise sculptée d’animaux (sous la corniche) et des personnages grotesques (sur les lucarnes) complètent le décor. La figure de Bayard en épi de faîtage rappelle la résistance de Mézières au siège de Charles Quint. Le style néo-médiéval de la façade fait place au style Art Déco dans le vestibule d’entrée et la grande cage d’escalier. Pour la façade arrière, moins visible, la pierre de taille a été remplacée par la brique. Le bâtiment est mis en valeur par la place, sur laquelle a été édifiée, en face de l’hôtel de ville, une construction de même style décorée d’une sculpture représentant la chasse au sanglier."

Le palais de Justice

Situé sur l'ancien quartier militaire, et notamment en lieu et place de la Citadelle, le Palais de Justice voit ses travaux débutés en 1954 par les architectes Henri Hamel et Jean-Robert Dupré. Il sera inauguré par le Président de la République George Pompidou en septembre 1965. Contrairement à ce qui se faisait au XIXe siècle pour les bâtiments de la Justice, le Palais de Charleville-Mézières ne comporte pas de colonnes ni de frontons. "Si le style classique est encore présent, c’est dans une version très épurée : quinze hautes colonnes en béton, en forme de lame, sans décor, supportent un entablement nu et scandent, sur toute sa hauteur et sa largeur, la façade vitrée derrière laquelle prennent place, la salle des pas perdus et des pièces sur étages fermées par des murs-rideaux."

Le Lycée Sévigné

Détruit lors d’un incendie en 1967, la reconstruction du lycée Sévigné fut confiée à l’architecte Jean Faugeron. "Le bâtiment est construit en béton sur un schéma géométrique où les baies régulièrement distribuées se distinguent uniquement par le jeu coloré des allèges. Pour assouplir cette géométrie, l’architecte a placé à l’avant des fenêtres, sur plusieurs niveaux, de fines ventelles verticales en béton, réparties irrégulièrement afin de créer un rythme visuel qui fait toute l’originalité de la construction."

Le bâtiment EDF (Rues Gervaise et Jean Macé)

"Le bâtiment a été construit en 1962 par l’architecte André Wogenscky à la demande d’Électricité de France. Wogenscky a débuté sa carrière dans l’agence de Le Corbusier dont il a été un des très proches collaborateurs de 1945 à 1959. Le bâtiment est construit sur une structure très simple : un parallélépipède dont toute l’ossature (poutres et poteaux) est en béton. Celle-ci définit quatre niveaux à l’intérieur desquels aucun mur n’est porteur. L’architecte peut ainsi distribuer sans contrainte les espaces intérieurs. À l’avant des longues façades ont été placées, à chaque niveau, des cellules en béton régulièrement disposées, et orientées afin de servir de brise- soleil. Elles protègent les façades des intempéries et diffusent la lumière à l’intérieur. Rideaux et fermetures deviennent alors inutiles. Ce dispositif se détache sur la surface sombre des allèges des baies et apporte à la façade tant par la façon dont il souligne son horizontalité que par le jeu de pleins et de vides une forte valeur plastique."

L'église Sainte-Jeanne-d'Arc

"C’est à la volonté de l’abbé Jacquart, qui sut réunir les fonds nécessaires, que l’on doit la construction de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc dans le quartier ouvrier de la Houillère. La première pierre est posée en 1929 par le cardinal Luçon, archevêque de Reims. L’architecte rouannais Pierre Chirol (1888- 1953) a imaginé un grand édifice sur plan centré. Ce type de plan où nef, chœur, et bras du transept ont même longueur (et où ici, trois façades sont semblables) est peu fréquent dans les églises ardennaises du XXe siècle. La structure est entièrement en béton, habillée de moellons de schiste ardennais. À l’intérieur, l’éclairage est apporté par la tour lanterne portée par de grands arcs interrompus et par les baies à remplage en béton des façades. Le vocable rappelle la récente canonisation de Jeanne d’Arc (1920) et l’importance que le culte de la sainte proclamée patronne de France (1922) a joué pendant la première Guerre. Les travaux n’ont toutefois pas été achevés. Les vitraux de couleur n’ont pas été réalisés et le campanile n’a jamais été construit."


Télécharger ici la brochure de la ville de Charleville-Mézières "Patrimoine XXe siècle", avec photos, descriptifs et plan de la ville.


Les photos de la salle d'exposition du musée de l'Ardenne, place Ducale et place Winston Churchill à Charleville-Mézières :

Lycée Sévigné


Eglise sainte Jeanne d'Arc




L'Hôtel de Ville

Les monuments classés

Hôtel de Ville


Bureau du Maire


Le palais de justice


Le palais de justice, en face de la cité administrative


Le lycée Sévigné


Le bâtiment EDF


Eglise sainte Jeanne d'Arc



Eglise sainte Jeanne d'Arc

N'hésitez pas à vous rendre à l'exposition, et à visiter in-situ le patrimoine remarquable de la ville ! Bonne(s) visite(s) :-)


Crédits photos : Julien Ziesing pour les clichés de l'exposition (photos 1 à 5) et Ville de Charleville-Mézières (charleville-mezieres.fr) pour les autres.
Sources et citations en italique : Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de Champagne-Ardenne, et le service de l’inventaire de la Région.