Bazeilles et le souvenir de 1870


La guerre et les Ardennes se sont croisées de nombreuses fois dans l'histoire. Restent dans les mémoires les deux guerres mondiales du XXe siècle. Mais la guerre était déjà passée par les Ardennes au XIXe, lors de la guerre de 1870, que j'appellerais la "grande oubliée"... À Bazeilles, village situé à la limite Est de la ville de Sedan, les traces de 1870 sont encore visibles, et deux lieux de mémoire vous accueillent pour satisfaire votre culture : l'ossuaire, et la maison de la Dernière Cartouche.


La maison de la Dernière Cartouche


« Dans cette modeste maison, une auberge à l'époque, l'auberge Bourgerie, s'est déroulé un des hauts faits de la guerre franco-allemande de 1870. Les troupes de la marine française y ont résisté avec obstination, des heures durant, et jusqu'aux dernières cartouches tirées au compte-goutte. La dernière cartouche fut tirée par le capitaine, Arsène Lambert, qui commandait les quelques hommes retranchés dans ce fortin improvisé. Les survivants furent épargnés grâce à un officier bavarois impressionné par leur courage. Mais les troupes bavaroises se livrèrent à des massacres dans le village, exaspérés par la résistance des marsouins et par la participation de civils français aux combats.

Peu de temps après la guerre, le propriétaire de l'auberge a créé un premier espace souvenir dans ce lieu de mémoire. Le bâtiment a été racheté en 1899 par le journal Le Gaulois grâce à une souscription publique et a réouvert le 5 mai de cette même année. Le Souvenir français le prend en charge en 1909. Mais le musée ne s'est développé réellement qu’à partir de 1950, sous l’impulsion du Comité national des Traditions des Troupes de marine, propriétaire des collections. Il a été rénové le 11 septembre 2005.

Au rez-de-chaussée est exposée une collection permanente de souvenirs et de documents liés à cet épisode de la guerre de 1870. A l'étage, des salles gardées en l'état montrent les combats et les restes d'objets du village, clef de l'église brûlée, drapeaux d'ambulances mobiles. Ainsi qu'une collection de casques, sabres, décorations et photographies de l'époque. On retrouve le décor du tableau d'Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville.

L’achat, en 1960, du tableau Les dernières Cartouches peint en 1873 par Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville a enrichi les collections du musée. Cette peinture avait eu un grand retentissement au moment de sa création. » (Source Libre)

L'ossuaire de 1870

Le lieu est dans une rue calme du village. Un simple panneau vous guide vers ce lieu de mémoire. Vous pénétrez dans les limbes par la grille à l'entrée du cimetière, qui vous accueille d'un petit grincement. L'allée vous mène tout droit vers ce monument qui vous semble dans un autre temps. Les arbres aux branches nues qui se dressent fièrement au bord du chemin ajoutent de la solennité triste à l'endroit.

Après avoir parcouru quelques mètres, l'ossuaire se dresse devant vous, ou plutôt se dessine modestement sous vos pieds, au bas de quelques marches, la porte vous invite à pénétrer dans ce tombeau. 


La crypte semi-souterraine fut construite en 1876-78. Elle renferme les débris des victimes des combats des 31 août et 1er septembre 1870. Elle comprend 14 alvéoles séparées par une allée centrale, 7 à droite où se trouvent 908 Français et 7 à gauche, 1061 Allemands.

La crypte est surmontée d'une terrasse où est érigé un monument. La plaque commémorative, en allemand, est à la mémoire des soldats bavarois tombés le 1er septembre 1870...
Pour visiter ces lieux, vous pouvez demander gratuitement la clé au musée de la Dernière Cartouche.

Les adresses :

- Musée de la Dernière Cartouche, Avenue de la Dernière Cartouche (face à l'échangeur A34 en venant de Charleville), Bazeilles.
- Ossuaire, rue Gambetta, Bazeilles.


L'église de Bazeilles